Label : Dead Oceans
Qu’ils sont rares et précieux ces groupes pouvant à eux seuls réveiller un genre musical. La tâche est grande et périlleuse mais Shame semble réunir les atouts nécessaires. Energie animale, textes insolents, attitude, succès critique et... un début de succès populaire. Si quelques journalistes et fans hardcores avaient les oreilles dressées après des singles et lives prometteurs, la déflagration causée par la sortie du premier album fait un bien fou dans une scène post punk en manque de tête de proue depuis des années.
Certes les groupes ne manquent pas (IDLES et Protomartyr nous ont comblés en 2017) mais combien de ces groupes peuvent parler à une jeunesse bien éloignée des guitares et des caves poisseuses.
Shame ne savent pas seulement parler à cette jeunesse, ils savent également la décrire à merveille :
So why don’t you sit in the corner of your room
Sit in the corner of your room
And download the next greatest track to your MP3 device
So sincerely recommended to you by the New Musical Express
You can pick it up
Plug it in
And have it ready for free-roaming material before you know it
Then you can stroll on round to your friend’s house and play it loud and proud
As you sit around in a circle and skip one minute and thirty seconds into the chorus
So we can all sing along and gaze and marvel at the four chord future
Cause that’s what we want
That’s what we need
Something we can touch
Something we can feel
Something that’s relatable not debatable
Avec une telle conscience du statut de l’artiste devenu jetable, interchangeable, que faire à part de la musique de branleur, et s’en foutre. My nails ain’t manicured, my voice ain’t the best you’ve heard, and you can choose to hate my words but do I give a fuck ?
Alors que le punk a perdu son plus cynique représentant en ce début d’année 2018 (RIP Mark E Smith), espérons que ces jeunes effrontés venus d’un peu plus au sud de l’Angleterre aient les épaules assez solides pour prendre un flambeau à terre depuis bien trop longtemps.